Quand j'étais gosse, haut comme trois pommes
Je parlais bien fort pour être un homme
Je disais, JE SAIS, JE SAIS, JE SAIS, JE SAIS
C'était le début, c'était le printemps
Mais quand j'ai eu mes dix-huit ans
J'ai dit, JE SAIS, ça y est, cette fois JE SAIS
Et aujourd'hui, les jours où je me retourne
Je regarde la terre où j'ai quand même fait les cent pas
Et je ne sais toujours pas comment elle tourne
Vers vingt-cinq ans, je savais tout
L'amour, les roses, la vie, les sous
Tiens oui l'amour ! J'en avais fait tout le tour !
Et heureusement, comme les copains
J'avais pas mangé tout mon pain
Au milieu de ma vie, j'ai encore appris
Ce que j'ai appris, ça tient en trois, quatre mots :
Le jour où quelqu'un vous aime, il fait très beau
Je peux pas mieux dire, il fait très beau
C'est encore ce qui m'étonne dans la vie
Moi qui suis à l'automne de ma vie
On oublie tant de soirs de tristesse
Mais jamais un matin de tendresse
Toute ma jeunesse, j'ai voulu dire JE SAIS
Seulement, plus je cherchais, et puis moins je savais
Il y a soixante coups qui ont sonné à l'horloge
Je suis encore à ma fenêtre, je regarde, et je m'interroge
Maintenant JE SAIS, JE SAIS QU'ON NE SAIT JAMAIS !
La vie, l'amour, l'argent, les amis et les roses
On ne sait jamais le bruit ni la couleur des choses
C'est tout ce que je sais ! Mais ça, je le SAIS...
— Je sais, Jean Gabin (Jean Alexis Gabin Moncorgé)
Platon, Apologie 21d-22a Un oracle irréfutable
Πρὸς ἐμαυτὸν δ ΄ οὖν ἀπιὼν ἐλογιζόμην ὅτι · ΄ ΄ Τούτου μὲν τοῦ ἀνθρώπου ἐγὼ σοφώτερός εἰμι· κινδυνεύει μὲν γὰρ ἡμῶν οὐδέτερος οὐδὲν καλὸν κἀγαθὸν εἰδέναι· ἀλλ ΄ οὗτος μὲν οἴεταί τι εἰδέναι οὐκ εἰδώς · ἐγὼ δέ, ὥσπερ οὖν οὐκ οἶδα, οὐδὲ οἴομαι. Ἔοικα γοῦν τούτου γε σμικρῷ τινι αὐτῷ τούτῳ σοφώτερος εἶναι, ὅτι ἃ μὴ οἶδα οὐδὲ οἴομαι εἰδέναι. ΄ ΄ Ἐντεῦθεν ἐπ ΄ ἄλλον ᾖα τῶν ἐκείνου δοκούντων σοφωτέρων εἶναι, καί μοι ταὐτὰ ταῦτα ἔδοξε· καὶ ἐνταῦθα κἀκείνῳ καὶ ἄλλοις πολλοῖς ἀπηχθόμην.
Μετὰ ταῦτ ΄ οὖν ἤδη ἐφεξῆς ᾖα, αἰθανόμενος μέν - καὶ λυπούμενος καὶ δεδιώς - ὅτι ἀπηχθανόμην, ὅμως δὲ ἀναγκαῖον ἐδόκει εἶναι τὸ τοῦ θεοῦ περὶ πλείστου ποιεῖσθαι· ἰτέον οὖν, σκοποῦντι τὸν χρησμὸν τί λέγει, ἐπὶ ἅπαντας τούς τι δοκοῦντας εἰδέναι. Καὶ νὴ τὸν κύνα, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι ( δεῖ γὰρ πρὸς ὑμᾶς τἀληθῆ λέγειν) , ἧ μὴν ἐγὼ ἔπαθον τι τοιοῦτον · οἱ μὲν μάλιστα εὐδοκιμοῦντες ἔδοξάν μοι ὀλίγου δεῖν τοῦ πλείστου ἐνδεεῖς εἶναι, ζητοῦντι κατὰ τὸν θεόν· ἄλλοι δέ, δοκοῦντες φαυλότεροι, ἐπιεικέστεροι εἶναι ἄνδρες πρὸς τὸ φρονίμως ἔχειν. Δεῖ δὴ ὑμῖν τὴν ἐμὴν πλάνην ἐπιδεῖξαι, ὥσπερ <μοῦ> πόνους τινὰς πονοῦντος, ἵνα μοι καὶ ἀνέλγκτος ἡ μαντεία γένοιτο.
Apologie 21d
Alors donc, en m'en allant, je me disais à moi-même que : " moi certes, je suis plus savant-sage que cet homme-là : car il y a le risque que ni l'un ni l'autre d'entre nous ne sache quoi que ce soit de beau et de bon (= d'honnête, de valable); mais lui, il croit savoir quelque chose , ne le sachant pas; mais moi, comme donc je ne le sais pas, je ne crois pas non plus <le savoir>.
Il me paraît donc du moins par ce petit point lui-même en quelque sorte, à savoir que les choses que je ne sais pas je ne crois pas les savoir, je suis plus savant que lui. A partir de là, j'allais chez un autre de ceux qui semblaient être plus savants que lui, et ces mêmes choses m'apparurent: et alors, je me fis haïr par lui et par beaucoup d'autres .
Apologie 21e-22a
Après cela donc, désormais, sans m'arrêter, j'allais, en me rendant compte certes — et en en étant chagriné et en ayant peur — que je me faisais haïr, et pourtant il me semblait qu'il était nécessaire de faire le plus grand cas de la parole du dieu : il me fallait donc aller (adjectif verbal) , en examinant ce que voulait dire l'oracle, vers tous ceux (sans exception) qui semblaient savoir quelque chose. Et, par le chien, messieurs les Athéniens, - car il faut vous dire la vérité - en vérité(ἧ μὴν formule de serment ), moi, j'ai eu une impression de ce genre : d'une part, ceux qui avaient la meilleure réputation me semblaient, ou peu s'en faut, dépourvus en tout, pour moi qui menait l'enquête selon le dieu, mais d'autres, qui semblaient plus vils, étaient hommes plus convenables en ce qui concerne le fait d'être sensés. Assurément il faut passer en revue pour vous mon errance, comme si moi je souffrais quelques souffrances (ou : "je faisais quelques travaux" : expression consacrée pour les travaux d'Héraclès), afin que pour moi aussi l'oracle devienne irréfutable.
‘Ditchling Road Man’ is a forensic reconstruction of a 25-35-year-old male, who lived around 4,200 years ago.
He was buried with a pottery beaker, arrowhead & shells.
He was discovered in 1921 during road works in Brighton, Sussex.