'Or•d'er out of K•os°
revisiting 旅 56 — Or◦Do In◦Venio (Magnum Opus² meum)
Les phases classiques du travail alchimique sont au nombre de trois (quatre si l'on inclut le jaunissement, voire plus). Elles sont distinguées par la couleur que prend la matière au fur et à mesure. Elles correspondent aussi aux types de manipulation chimique : calcination (noir), lessivage (blanc), sublimation (jaune), pour obtenir l'incandescence (rouge). On trouve ces phases dès Zosime de Panopolis : « En cherchant à partager exactement la philosophie (chimique) en quatre parties, nous trouvons qu’elle contient : premièrement le noircissement, secondement le blanchiment, troisièmement le jaunissement, et quatrièmement la teinture en violet. » Jacques Bergier, essaya de décrire ces différentes phases dans son langage d'ingénieur chimiste :
- Œuvre au noir (mélanosis en grec, nigredo en latin), sous le signe de Saturne : il y a mort, dissolution du mercure et coagulation du soufre. « Notre alchimiste commence par préparer, dans un mortier d'agate, un mélange intime de trois constituants. Le premier, qui entre pour 95 %, est un minerai : un pyrite arsénieux. Le second est un métal : fer, plomb, argent ou mercure. Le troisième est un acide d'origine organique : acide tartrique, ou citrique. Il va broyer à la main et mélanger ces constituants durant cinq ou six mois. Ensuite il chauffe le tout dans un creuset… Il dissout enfin le contenu du creuset grâce à un acide… Il évapore ensuite le liquide et recalcine le solide, des milliers de fois, pendant plusieurs années… Au bout de plusieurs années, il ajoute à son mélange un oxydant : le nitrate de potasse, par exemple. Il y a dans son creuset du soufre provenant de la pyrite et du charbon provenant de l'acide organique... Il va recommencer à dissoudre, puis à calciner, durant des mois et des années... Le mélange [soufre, charbon, nitrate : explosif] est placé dans un récipient transparent, en cristal de roche, fermé de manière spéciale [« fermeture d'Hermès ou hermétique »]… Le travail consiste désormais à chauffer le récipient... Le mélange change en un fluide bleu-noir [« aile de corbeau »]. »
- Œuvre au blanc (leukosis, albedo), sous le signe de la Lune : il y a purification, lavage. « Au contact de l'air, ce liquide fluorescent se solidifie et se sépare... Il reste des scories. Ces scories, il [l'alchimiste] va les laver, pendant des mois, à l'eau tri-distillée. Puis il conservera cette eau à l'abri de la lumière et des variations de température... C'est le dissolvant universel [alkaest] et l'élixir de longue vie... » Ici se termine le petit œuvre, la « spiritualisation du corps ».
- Œuvre au jaune (xanthosis, citrinitas), sous le signe de Vénus. L'alchimiste, poursuit Bergier, « va maintenant essayer de recombiner les éléments simples qu'il a obtenus. » Michaël Maier parle de sublimation, c'est-à-dire l'action d'épurer, de transformer en vapeur par la chaleur.
- Œuvre au rouge (iosis, rubedo), sous le signe du Soleil : il y a union du mercure et du soufre. L'alchimiste obtiendrait « le cuivre alchimique, l'argent alchimique, l'or alchimique... Le cuivre alchimique aurait une résistance électrique infiniment faible... (Une substance, soluble dans le verre, à basse température), en touchant le verre légèrement amolli, se disperserait à l'intérieur, lui donnant une coloration rouge rubis, avec fluorescence mauve dans l'obscurité. C'est la poudre obtenue en broyant ce verre modifié dans le mortier d'agate que les textes alchimiques nomment la « poudre de projection » ou « pierre philosophale »… Cette pierre serait une sorte de réservoir d'énergie nucléaire en suspension, maniable à volonté. » Ainsi se termine le Grand Œuvre, l'« incarnation de l'esprit ».
On retrouve, plus ou moins, les trois phases du noir, du blanc et du rouge chez l'ensemble des alchimistes. Pantheus en distingue quatre, dans son Voarchadumia contra alchimiam (1530) : corruption, génération, augmentation, fixation.
Carl Gustav Jung*, est connu pour avoir relié les catégories traditionnelles de l'alchimie (principes, opérations) aux processus psychiques, par définition inconscients.
Le Grand Œuvre préfigurant le chemin de développement de l'âme humaine au sein des mondes de matière, l'œuvre alchimique est inséparable de la propre transmutation de l'opérant. Selon les principes de la Table d'émeraude, ce que l'on modifie à l'extérieur modifie l'intérieur et ce qui change le « microcosme » modifie aussi le « macrocosme » (et inversement). L'alchimie devient, dans cette optique, une discipline de travail intérieur, d'extraction et de sublimation des mercure, soufre et sel pour les réunir et que l'opérant lui-même devienne cette Pierre philosophale (incitant les autres âmes à devenir « de l'or », symbole de l'esprit accompli) et cet élixir de longue vie (analogiquement, on pourrait le comparer à la parole du Père, redonnant vie à ce qui était mort et promettant la vie éternelle dans l'optique chrétienne)
- Nigredo: amazing maze (experience of the labyrinth/腹腔/迷宮)
- Albedo: amazing grace (cordial cordial/self medicine/和藹, 雝中心/君)
- Rubedo: amazing self (completion & inner outing/內外中心/自)
- Anātman (अनात्मन् ; pali : Anattā ; 無我, muga)
° 51 (Winter/Kapri•Keros) brought K•os back, almost immediately (appalling maze instead of amazing maze), i.e. before any 'Or•Der (Luminous organisation) could be attained, achieved ➠ excessive 52 & trips 56 (explained)
* Psychologist Carl G. Jung is credited with interpreting the alchemical process as analogous to modern-day psychoanalysis. In the Jungian archetypal schema,
- nigredo is the Shadow; G G
- albedo refers to the anima and animus (contrasexual soul images/靈魂/麗娟);
- citrinitas is the wise old man 君 (or woman) archetype; and
- rubedo is 自the Self archetype which has achieved wholeness (निर्वाण nirvāṇa “blown or put out, extinguished”), from निस् (nis, “out”) + वा (vā, “to blow”))
sinople (countable and uncountable, plural sinoples)
- (obsolete) A shade of red; sinoper.
- (obsolete) Sinoper, a kind of red earth historically used as a pigment, originally imported to Greece from Sinope in Paphlagonia.
- (mineralogy) ferruginous quartz of a blood-red or brownish-red colour, sometimes with a tinge of yellow, used to make the pigment sinopia.
- (obsolete, heraldry) Vert.
- 1903, George Field, Ellis A. Davidson, A grammar of colouring, applied to decorative painting and the arts.
- In heraldry, sinople (the green of blazonry) also signified love, joy, abundance.
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